Néerlandais : à Bruxelles l’immersion n’est pas le seul problème.
Publié par logosetpraxis dans Uncategorized le 6 novembre 2021
Chacun voit en général midi à sa porte. C’est aussi le cas pour l’enseignement du néerlandais dans les écoles francophones bruxelloises.
Les parents de Watermael qui ont sonné l’alarme à propos des difficultés rencontrées par les écoles en immersion et l’article de Dorian de Meeus dans La Libre occultent en fait un autre problème, à mon sens plus scandaleux, et que les ministres successifs ignorent avec obstination depuis de trop longues années. Ils ont l’excuse de ne pas nécessairement maîtriser les subtilités de l’organisation de l’enseignement.
Il faut savoir que l’enseignement des langues modernes à l’école primaire, et plus particulièrement du néerlandais, est organisé, en Communauté française, selon deux régimes différents. Dans la majorité des communes wallonnes, les élèves suivent deux heures de cours hebdomadaires en 5è et 6è primaire. À Bruxelles, ainsi que dans quelques communes wallonnes dites à ‘statut linguistique spécial’, la situation est différente. Conformément aux lois linguistiques de 1963, les élèves y suivent trois périodes hebdomadaires de langues modernes en 3è et 4è ainsi que cinq périodes en 5è et 6è. À Bruxelles, ces périodes sont, nécessairement, du néerlandais.
Le hic c’est que, dans l’hypothèse où on doit organiser le cours dans une classe de 5è et une de 6è, la CFWB subventionne les 4 périodes nécessaires en Wallonie et fait la même chose pour les écoles bruxelloises qui doivent, elles, organiser 10 périodes pour ces classes auxquelles s’ajoutent 6 périodes pour la troisième et la quatrième. Au total, et toujours dans l’hypothèse où l’école n’organise qu’une classe par année, ce sont 12 périodes de cours, soit un demi-horaire de prof, qui ne sont pas subventionnées dans les écoles bruxelloises.
Cette injustice a une conséquence directe sur l’organisation générale des écoles. Puisque ces heures de cours, qui doivent être données, conformément à la législation, ne sont pas subventionnées, elles doivent être prises en charge par le capital période de l’école. Cette prise en charge se fait donc au détriment des autres matières enseignées. De la troisième à la sixième primaire, les élèves bruxellois pourraient donc recevoir jusqu’à 3 périodes de français de plus par semaine qu’actuellement. Cette situation renforce donc les inégalités entre les élèves en immersion et les élèves inscrits dans l’enseignement classique et pèse aussi à terme sur l’employabilité de ces jeunes alors que le bilinguisme est particulièrement souhaité à Bruxelles.
L’immersion, qui peut avoir un réel intérêt pédagogique, est donc trop souvent un cache misère qui cache le fait que l’enseignement francophone bruxellois ne remplit pas les obligations légales découlant des lois de 1963. Ce système a aussi servi d’excuse au politique qui, en le mettant en avant malgré les réelles difficultés organisationnelles qu’il connaît, persiste à ignorer – essentiellement pour des raisons budgétaires – l’injustice que je dénonce depuis 30 ans.
Une autre défaillance du système oubliée par les parents de Watermael est la disparition des enseignants francophones suffisamment bilingues pour enseigner le néerlandais dans des classes primaires. Pendant mes études primaires et au début de ma carrière d’instituteurs, ceux-ci rendaient inutile le recours aux ‘native speakers’. Aujourd’hui quasi plus aucun instituteur n’est capable de présenter l’examen de connaissance approfondie du néerlandais qui lui permettrait de donner le cours parce que les hautes écoles pédagogiques bruxelloise n’organisent plus d’option de didactique du néerlandais et que la plupart des enseignants issus d’écoles wallonnes n’ont pas fait de néerlandais pendant leur scolarité. Quant aux AESI (régents) en langue moderne NL, ils se comptent sur les doigts d’une main et le stock d’hôtesses de la SABENA est épuisé depuis longtemps.
La réforme du calendrier scolaire ne sera donc pas la cause majeure des difficultés que rencontre l’enseignement du NL dans les écoles francophones de Bruxelles. On doit bien admettre que le ‘Tous bilingues en l’an 2000’ de Mme Onkelinx était une utopie que ni elle, ni les ministres qui lui ont succédé, n’ont su transformer en réalité.
Ce texte est paru dans la Libre Belgique le 28/09/2021 sous le titre ‘Bruxelles ne reçoit pas le budget nécessaire pour enseigner le néerlandais’.
Le Pacte pour un enseignement d’excellence, révolution ou illusion.
Publié par logosetpraxis dans enseignement le 23 décembre 2018
article paru dans Francs-parler 2018 édités par La Pensée et les Hommes.http://www.lapenseeetleshommes.be/?Revues:Catalogue_des_revues:112
L’enseignement belge a une histoire agitée. Depuis 1830, la question scolaire a contribué à alimenter les tensions qui parcourent notre pays. Et beaucoup ont oublié que cette question a, pendant plus d’un siècle, opposé les Belges bien plus violemment que la question linguistique. Les rivalités entre partisans de l’enseignement catholique et défenseurs de l’enseignement public ont conduit à deux guerres scolaires et ne se sont apaisées – très partiellement – qu’en 1958 avec la signature du Pacte scolaire.
Dans l’inconscient du public, en matière d’enseignement, parler de Pacte renvoie à ce fameux Pacte scolaire dont la plupart des acteurs de l’enseignement aujourd’hui sont bien incapables de décrire les conditions de naissance ou le contenu. Parler de Pacte pour un enseignement d’excellence (PEE) produit donc une illusion en confondant deux démarches différentes. Cette illusion conduira à des déceptions parmi les acteurs de l’enseignement et plus largement parmi le public. Cette erreur de stratégie est une des raisons pour lesquelles il sera difficile d’obtenir l’ingrédient indispensable à toute réforme : l’adhésion des acteurs.
Le Pacte de 1958 – qui a mis fin à la Deuxième Guerre scolaire – était un document court (6 pages A4) – traçant des pistes de réformes pour mettre fin à la guerre des réseaux et pour adapter l’enseignement aux exigences des évolutions de la société d’après-guerre. Le plus important cependant c’est que ce texte engageait les trois partis politiques existant à l’époque et qu’il avait été élaboré par eux. Ceci constitue la différence essentielle avec la démarche d’aujourd’hui dont on nous a beaucoup vanté le caractère participatif et consensuel. Passé le moment d’enthousiasme que déclenchent d’ordinaire ces concepts, le réalisme conduit à quelques constats plus sérieux. Le PEE, n’est pas un vrai pacte et le consensus supposé cache en fait de grosses divergences. En fait, les documents produits jusqu’ici constituent un vaste inventaire de réformes possibles, énumérées sans véritable vision ni cohérence et qui demanderont des arbitrages courageux.
Le pacte n’est pas un vrai pacte.
Certes, la ministre actuelle s’est engagée à mettre en œuvre un certain nombre d’idées contenues dans les rapports des différentes commissions qui travaillent sur le PEE, mais – en l’absence d’engagement initial du politique – rien ne garantit que les prochaines majorités ne procèderont pas à des révisions importantes des suggestions de départ. Cette perspective est d’autant plus crédible que la mise en œuvre du PEE est fortement dépendante des moyens budgétaires de la CFWB dont l’impécuniosité est connue. Les incertitudes qui pèsent sur le financement de la CFWB ne sont pas de nature à inciter à l’optimisme.
Les recommandations du PEE n’engagent personne de manière impérative. Ce constat représente probablement le problème essentiel de la démarche. On essaye, depuis le début de nous faire croire que le processus aboutirait à un consensus qu’il suffira de mettre en œuvre, rien n’est plus faux. La première synthèse, l’avis n° 3, déposé en décembre 2016, a fait l’objet d’une révision importante sous la pression syndicale en février 2017. La rédaction du document relatif au tronc commun montre, elle, les difficultés à établir un consensus qui puisse se traduire rapidement en décisions concrètes. Sur plusieurs sujets, le document se limite à évoquer des hypothèses de travail et des pistes de solution, renvoyant à d’autres le soin de trancher. Enfin, les récentes mesures prises par la ministre et présentées comme les premières conséquences du PEE sont en fait l’aboutissement de réflexions antérieures. L’augmentation de l’aide administrative pour les directions du fondamental est la poursuite d’un processus entamé il y a près de 10 ans ; l’amélioration de l’encadrement en maternelle figure dans les revendications syndicales depuis de nombreuses années.
Le PEE passe-t-il à côté de l’essentiel ?
L’avis n° 3 du groupe central, qui constitue la synthèse des opinions exprimées depuis le démarrage du PEE est une brique de plus de trois cents pages d’une lecture très difficile. Quelqu’un disait ; un classique, c’est un livre que tout le monde voudrait avoir lu, mais que personne ne désire lire. Ce commentaire s’applique assez bien à l’avis n° 3 qui tombe assez vite des mains, même de celles de lecteurs du premier cercle qui sont censés contribuer à sa mise en œuvre. Son texte, souvent abscons et jargonnant, aura bien du mal à séduire les enseignants de base ou les parents motivés. Il s’articule autour de cinq axes.
- Enseigner savoirs et compétence, favoriser le plaisir d’apprendre.
- Mobiliser les acteurs, autonomie et responsabilisation accrue ; leadership des directions, valorisation du rôle des enseignants.
- Parcours qualifiant > filière d’excellence
- Émancipation, excellence pour tous, mixité, inclusion, lutte contre l’échec.
- Rendre l’école plus accessible
Personne ne contestera que ces thématiques soient intéressantes, mais, comme souvent, un document mérite plus d’attention par les questions qu’il n’évoque pas que par celles dont il parle. Je me limiterai à quelques exemples de sujets à mes yeux essentiels et qui ne sont qu’effleurés.
Le premier concerne la formation initiale des enseignants (FIE) et la qualité de ceux-ci. Cette question n’est pas centrale dans les documents du PEE parce qu’elle relève de la responsabilité d’un autre ministre[1]. Ceci me semble constituer une erreur fondamentale dans le processus, un peu comme si on envisageait de mener une guerre sans se préoccuper ni de l’état physique des soldats ni de leur armement. Certes, le document fait allusion ici et là au niveau trop faible de nos instituteurs et de nos régents, mais ne propose aucune solution au problème. Or, on ne changera pas les choses si les responsables de l’enseignement obligatoire n’ont pas un dialogue franc et efficace avec ceux de la FIE.
Deuxième dossier traité superficiellement, le rôle des chefs d’établissement. L’axe deux qui évoque l’autonomie et la mobilisation des acteurs évoquait, assez logiquement le rôle des directions. Peut-on imaginer de renforcer l’autonomie des établissements scolaires sans évoquer des questions comme celles du leadership des directions, mais aussi celle – plus polémique – de l’évaluation des enseignants ? Entre la première version de l’avis n° 3 (décembre 2016) et la version définitive de février, on a assisté à un recul sur ce sujet. Les organisations syndicales sont surtout préoccupées de limer les dents et de couper les griffes des méchants chefs dont, comme chacun sait, le sport préféré est la persécution des malheureux enseignants.
Un autre sujet traité, selon moi, de manière trop superficielle, l’enseignement de langues modernes. Le chapitre qui lui y est consacré dans le Rapport les éléments du Plan d’action relatifs au tronc commun (Prestation II) [sic][2] n’apporte pas de solution réelle au problème et se contente d’évoquer des options. Le rapport reconnaît le fait que l’enseignement des langues n’est pas organisé de manière uniforme en CFWB puisque les règles qui régissent l’enseignement des langues modernes dans l’enseignement primaire sont effectivement différentes à Bruxelles et dans les communes à statut linguistique spécial[3], d’une part, dans le reste de la Wallonie d’autre part. Mais le rapport reste muet sur le fait qu’en région bruxelloise et dans ces communes cette obligation est sous financée[4]. Aucun signe encourageant non plus sur deux dossiers cruciaux si on veut progresser dans ce domaine que tous les responsables économiques considèrent pourtant comme déterminants pour le futur. Le rapport ne formule aucune proposition concrète en matière de pénurie des enseignants de langues modernes. Alors que cette pénurie est criante (particulièrement à Bruxelles), le rapport se retranche, lâchement, derrière l’incapacité de l’administration à fournir des chiffres précis sur le sujet[5]. Cet aveu en dit long sur les priorités politiques de la CFWB depuis la fracassante déclaration de Mme Onkelinx ‘Tous bilingues en l’an 2000’, il éclaire aussi d’un jour assez sombre la capacité de l’administration de la CFWB (en dépit de sa tendance à vouloir tout régenter) à se doter d’outils de pilotage performants.
Dernier exemple, le discours sur l’autonomie. L’avis n° 3 consacre un important chapitre à ce sujet sur lequel tout le monde a un avis, rarement éclairé d’ailleurs. Personne ne semble se souvenir que la liberté pédagogique des pouvoirs organisateurs (qui constitue le fondement de l’autonomie de l’enseignement) est garantie par l’article 6 de la loi du 29 mai 1959[6]. Bien évidemment, le rapport occulte totalement le fait que ces libertés sont progressivement réduites à néant par la volonté du législateur de gommer celles-ci à l’aide d’un outil redoutable, le pilotage pédagogique. Ce concept, qui est le masque d’une tentation technocratique et qui s’appuie sur la vérité révélée par les ‘sciences de l’éducation’ rogne les ailes à l’autonomie des PO par toute une série de mesurettes d’autant plus efficaces qu’elles échappent, à cause de leur technicité, à tout contrôle démocratique. Ce système, qui a pris son essor complet avec le décret Missions de 1997 repose sur le principe que ‘celui qui paye le violoniste choisit la musique’[7]. Comme pouvoir subsidiant, la CFWB – qui a parfois des velléités centralisatrices très jacobines – considère qu’elle a le dernier mot et détient la vérité en matière d’organisation. Elle méprise en ce domaine une autre disposition de la Loi du 29 mai 1959. L’article 25 met clairement en évidence le rôle central des PO de l’enseignement subventionné en matière de financement[8]. Ce rôle mériterait, à tout le moins une forme de respect, qui semble bien éloignée des préoccupations de la CFWB[9].
Le reste du discours contenu dans le document[10] est un subtil mélange d’hypocrisie, de whishful thinking et de naïveté. L’hypocrisie se révèle très vite puisque l’avis n° 3 tombe rapidement le masque. On lira attentivement le texte suivant qui montre, sans ambiguïté, que la liberté pédagogique des PO sera subordonnée à une évaluation réalisée par des technocrates qui s’arrogeront le droit de décider si de la compétence de ces PO. « la mise en capacité des PO à assumer le rôle qui est le leur dans le cadre défini ci-dessus doit retenir l’attention. Certains d’entre eux ne rencontreront pas toutes les conditions de compétence et de disponibilité qui sont indispensables à la gestion d’un établissement scolaire. Outre les nécessaires délégations à octroyer aux directions pour leur permettre d’assumer leurs responsabilités et la question des mutualisations de fonctions administratives et de gestion abordées infra, il est utile que le passage à la nouvelle gouvernance soit l’occasion, pour chacun des PO, d’initier une réflexion sur leur fonctionnement et d’élaborer une stratégie explicite visant à assumer au mieux leurs missions propres. Il est sans doute temps de susciter certains remembrements de PO par exemple au sein d’ASBL ou d’intercommunales. À cet effet, des incitants peuvent être envisagés dans le respect de l’autorité communale ou provinciale et de la liberté d’association.[11] »
On ne peut que regretter que, pour ce qui concerne l’officiel subventionné, les municipalistes, par discipline de parti, se laissent museler et acceptent cette mise sous tutelle tout en demandant à leurs électeurs de financer un enseignement sur lequel ils ont de moins en moins de maîtrise.
Deux autres obstacles qu’il serait naïf d’ignorer jalonnent la route vers l’autonomie. Le discours sur l’autonomie fleure bon l’admiration pour l’efficacité des PME. Le chef d’école se transformera donc en chef d’entreprise. Le modèle peut peut-être fonctionner, mais pas sans une mise à néant de quelques textes. Un patron de PME, recrute, évalue et – si nécessaire – licencie son personnel. Adieu donc le statut et ses règles hyper contraignantes et ses protections. En bonne logique adieu aussi à la nomination à titre définitif. Un patron de PME est responsable financièrement de sa gestion, comment rendre cette hypothèse de travail compatibles avec les règles qui président à la tenue de la comptabilité communale, je l’ignore.
En fait, le discours sur l’autonomie que l’on retrouve dans l’avis n° 3 est particulièrement nuisible parce qu’il flatte les enseignants et les directions en leur faisant miroiter un pouvoir qu’ils n’exerceront pas. Au mieux, pour l’enseignement subventionné, on leur donne l’illusion qu’ils pourront changer de maître et s’en trouver mieux.
Le discours du Groupe central est pour le moins paradoxal lorsqu’il met en garde contre le contrôle technocratique et le la surcharge bureaucratique[12], deux des caractéristiques les plus évidentes de notre système scolaire. Ces dernières années la CFWB n’a cessé de demander aux PO et aux écoles de rendre des comptes, d’élaborer des projets, de faire des rapports dont la plupart ne paraissent pas d’une pertinence incontestable.
Conclusion.
Le lancement du Pacte en 2015 était, avant tout, une opération de communication lancée par une ministre connue pour son tempérament remuant. Si la nécessité de réformer notre système éducatif est incontestable, la méthode choisie pour organiser le changement n’était sans doute pas la meilleure.
Dans une très intéressante analyse de juin 2015[13], Bernard Delvaux, mettait déjà en garde sur les faiblesses du processus. Il y dénonçait la tentation d’éviter à tout prix les clivages idéologiques, le manque de clarté sur les objectifs éducatifs généraux et la tentation de se limiter, sur toute une série de sujets délicats, à un consensus mou qui évoque sans jamais prendre clairement parti.
Je souscris à la première recommandation qu’il se permettait de faire au gouvernement : « Ne plus parler de Pacte pour un enseignement d’excellence parce que le terme d’excellence ne dit rien des finalités du système éducatif si ce n’est qu’il est tendu vers la compétition (entre individus et entre systèmes), et parce que le terme de pacte convient pour clore un conflit, mais pas pour mobiliser autour d’un objectif. A la place, parler par exemple de Feuille de route pour un système éducatif émancipateur, pour autant que ce dernier adjectif ne soit pas réduit à la signification pauvre d’ascension sociale, comme il l’est parfois dans les rapports ».
L’autre faiblesse du processus réside dans les documents produits eux-mêmes. Une réforme qui se veut aussi importante ne réussira que grâce à l’adhésion de tous les acteurs, à commencer par les enseignants. Les rédacteurs des rapports successifs auraient dû relire Boileau et se souvenir que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. On aurait ainsi évité de produire des textes d’une lisibilité toute relative et qui contiennent de vraies petites perles de jargon psychopédagogique.[14] Pour être mobilisatrice, une réforme doit d’abord être comprise, en cette matière, on peut craindre que le PEE ne passe à côté de son objectif.
On l’a oublié, PEE a été précédé, il y a quelques années, par le Contrat pour l’école, initié par Mme Arena et qui avait plus ou moins les mêmes objectifs. Ce document énonçait un nombre significatif de propositions qui se retrouvent dans les documents actuels. Ce constat en dit beaucoup sur notre mémoire et sur la rapidité avec lesquelles les réformes s’opèrent. Je crains que le PEE ne subisse le même sort, une réforme chassant l’autre au fil des changements de majorités. Si c’était le cas, le PEE, loin d’être la révolution annoncée, ne sera qu’une illusion de plus pour un système scolaire qui se dégrade d’année en année.
[1] Pendant les travaux du groupe ‘état des lieux’, l’administration a été incapable de fournir des informations sur l’origine, en fonction de leurs études secondaires, des étudiants qui s’inscrivent dans les catégories pédagogiques. Impossible donc de savoir pour combien de ces étudiants les études d’instituteur ou d’AESI sont un premier choix, ni de savoir combien d’entre eux sortent du général, du technique ou du professionnel.
[2] 28 avril 2017
[3] Dans les communes de Comines-Warneton, Mouscron, Flobecq et Enghien, le néerlandais est obligatoire. Dans les communes de Malmedy, Waimes, Baelen, Plombières et Welkenraedt, la seconde langue peut être soit l’allemand, soit le néerlandais. Dans le reste de la Wallonie, les écoles peuvent organiser au maximum deux des trois langues suivantes : néerlandais, anglais ou allemand.
[4] À Bruxelles respecter l’obligation d’enseigner 3 périodes de NL en 3 et 4 P et 5 périodes en 5 et 6 P représente un total de seize périodes dont quatre seulement sont financées. Le reste doit être prélevé sur le capital période globale ce qui génère une évidente discrimination entre la région bruxelloise et le reste de la Wallonie (à l’exception des communes citées ci-dessus). Faute de moyens budgétaires, ce problème est régulièrement glissé sous le tapis et oublié. Le rapport ne fait pas exception.
[5] « Une demande a été faite par le Cabinet de la ministre de l’Éducation, Marie-Martine Schyns, à l’Administration de l’enseignement pour que les outils d’évaluation du degré exact de pénurie par fonction soient élaborés. L’Administration ne dispose pas actuellement de tels outils d’analyse de la pénurie. [Rapport tronc commun, p. 50].
[6] « À condition de respecter un programme et un horaire minimum légalement fixés, chaque pouvoir organisateur jouit pour son réseau d’enseignement, et même pour chaque institution d’enseignement, de la liberté d’aménager ses horaires, et sous réserve d’approbation ministérielle, en vue d’assurer le niveau des études, d’élaborer ses programmes.
Chaque pouvoir organisateur est libre en matière de méthodes pédagogiques. »
[7] ‘He who pays the fiddler calls the tune’ (proverbe anglais).
[8] « Les frais de l’instruction donnée dans les établissements ou sections d’établissement d’enseignement organisés par les personnes publiques et privées sont à charge des pouvoirs organisateurs ».
[9] Pour une commune que je connais bien, Schaerbeek, l’intervention communale représente entre un quart et un tiers des dépenses totales de son enseignement.
[10] Avis n° 3, pp. 111 à 140.
[11] Avis n° 3, p. 131.
[12] Avis n° 3, p. 114.
[13] « Pacte pour un enseignement d’excellence, peut-on encore changer de cap ? GIRSEF, 2015, 5 p. »
[14] « À titre d’exemple, le programme PARLER, à destination des élèves du maternel et du début primaire, « consiste en l’enseignement explicite et systématique de la conscience phonologique et du code alphabétique ainsi que son utilisation intensive et fréquente et ceci aussi bien en lecture qu’en production d’écrits. Parallèlement, un enseignement explicite de la compréhension et du vocabulaire de l’écrit oralisé est réalisé. » En langue vulgaire, cela veut dire qu’il faut apprendre à lire et à écrire aux enfants. (https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/436/files/2016/10/actes_parler_bd.pdf). » [Rapport tronc commun, p.10]
À quoi sert l’enquête PISA ?
Publié par logosetpraxis dans enseignement le 5 janvier 2017
Régulièrement, les résultats de l’enquête PISA alimentent les commentaires des médias et du monde politique. Tout le monde y va de son analyse et essaye de tirer argument des scores obtenus pour justifier des propositions de réformes du système scolaire. L’enquête PISA est donc considérée par les médias, par les experts (McKinsey, p. ex.) et les décideurs comme un outil de pilotage du système éducatif. Rares par contre sont les voix qui relativisent – ou contestent – cette analyse et qui considère que PISA est une de ces illusions pseudo scientifique dont notre monde technocratique est si friand.
Constatons d’abord que, quand PISA alimente les conversations de salon ou les commentaires des forums internet, les résultats qui sont discutés le sont par des gens qui n’ont qu’une connaissance très limitée de l’enquête dont ils parlent. Pourtant, la petite brochure qui présente les résultats 2015 est claire et d’une lecture aisée[i].
Constatons ensuite que vouloir transformer une analyse chiffrée des ‘performances’ des élèves de 72 pays membres de l’OCDE en outil de pilotage permettant d’orienter les choix politiques qui orientent les politiques éducatives est pour le moins audacieux. Pour que ce soit possible, il faudrait qu’on puisse tirer des conclusions univoques des résultats statistiques que fournit l’enquête. Or, une analyse rapide et comparée des scores et des choix politiques montre que les résultats servent d’alibi pour des choix idéologiques et pas comme outils de réforme. Ceci n’est guère étonnant puisque les scores attribués (sur la qualité desquels je reviendrai) ne permettent pas de conclure en faveur de tel ou tel système.
En 2015, la Finlande et le Japon figurent dans le top 5 des résultats en sciences, en mathématiques et en lecture. Or, chacun sait que ces deux pays ont des modèles éducatifs radicalement différents. On encense chez nous le modèle finlandais où le redoublement est interdit, le soutien aux élèves en difficulté très développé, etc. Par contre, le modèle japonais est décrit comme hyper compétitif avec un recours généralisé aux cours complémentaires et passe parfois pour pousser les étudiants au suicide. Pourtant les élèves japonais et finlandais ne sont séparés que par quelques points, dès lors qu’en conclure ?
Comme personne ne lit le document de l’OCDE, tout le monde cite des chiffres sans trop se poser de questions. On nous répété à l’envi que le score des élèves belges a reculé par rapport à 2012 (respectivement de 3, 4 et 5 points pour les sciences, la lecture et les maths.). On nous a même présenté de beaux graphiques (en chute, pour nous faire frémir) à la télévision. Mobilisation générale, la Belgique en danger ! Or, quand on regarde le tableau des résultats qui se trouve dans la brochure, que voit-on ? Plus de 200 scores (3 scores x 72 pays) sont présentés, dont une vingtaine, apparaissent en gras (??). Il faut aller rechercher une discrète note en bas de page pour obtenir une information qui n’est pas anodine : les résultats en gras sont les seuls qui sont statistiquement significatifs ! Pour revenir au cas belge, seul, le résultat en mathématiques appartient à cette catégorie. Les deux autres scores sont dans l’intervalle de confiance statistique et ne sont donc pas significatifs.
Autre élément de réflexion, l’organisation même de l’épreuve. Personne n’insiste trop sur cet aspect des choses, et pourtant.
1° l’épreuve n’est pas passée par tous les élèves de 15 ans, mais par un échantillon dont la taille est proportionnelle à la population scolaire du pays. Cette pratique n’a rien d’exceptionnel, passons. Ce qui est un peu plus interpellant c’est que l’échantillon sélectionné ne présente pas la totalité de l’épreuve, mais seulement une de ses trois parties. Les résultats obtenus sont alors extrapolés aux autres épreuves. Sans vouloir nier la compétence des statisticiens qui se livrent à ces savants calculs, on peut probablement trouver dans cette méthodologie une explication du faible nombre de résultats significatifs obtenus.
2° on s’inquiète assez peu, me semble-t-il, d’une exigence minimale pour une épreuve de ce type : la fidélité. Autrement dit l’épreuve mesure-t-elle toujours bien la même chose d’une fois sur l’autre ? Or certains chiffres présentés posent question. Le modèle finlandais, tant vanté, affiche des reculs, significatifs, dans tous les secteurs. L’Argentine affiche des progrès étonnants (51, 46 et 38 points). Peut-on dès lors être certain que l’épreuve est d’une difficulté constante dans le temps ? Ou faut-il au contraire penser que le modèle finlandais ne fonctionne plus aussi bien qu’avant et que les Argentins ont trouvé la recette éducative miracle ?
Une première conclusion serait donc qu’un certaines caractéristiques méthodologiques de l’épreuve PISA devraient, à tout le moins, inciter ceux qui en parlent à un minimum de prudence dans les conclusions tirées de chiffres dont la validité statistique est assez aléatoire. Par ailleurs, il est évident qu’il n’existe qu’un lien très ténu entre les performances mesurées et la structure des systèmes éducatifs. La complexité de ceux-ci rend difficile la mise en évidence de corrélations claires entre la sélectivité du parcours, la longueur du parcours scolaire, le volume hebdomadaire des cours, etc., et les résultats aux épreuves.
En fait les seules certitudes qu’on peut tirer de PISA tiennent à leur rôle politique et médiatique. Une fois les chiffres connus, le politique s’en empare pour promettre une progression d’ici au prochain test. L’opposition s’en sert pour critiquer le ministre en place. Deux pays voisins peuvent, sans s’interroger davantage, invoquer PISA pour prendre des mesures opposées au nom d’un objectif identique. Mme Valaud – Belkacem voulait supprimer le latin au nom du renforcement de l’égalité, alors que le Pacte d’Excellence envisage du latin pour tous dans son ‘tronc commun polytechnique’.
On ne sort pas de ce qui constitue la difficulté majeure de la gestion des systèmes éducatifs, ils n’échappent pas à l’idéologie, donc à l’irrationnel. La pratique du benchmarking international a-t-il une utilité réelle dans l’amélioration des systèmes éducatifs ? N’est-il pas vain de croire que l’on pourra tirer des leçons utiles de ce qui se passe à Singapour pour améliorer l’enseignement à Charleroi ou à Bruxelles ?
PISA, comme la plus jolie fille du monde, ne peut offrir plus qu’elle n’a. La surestimation des résultats qu’elle produit, les conclusions hâtives qu’elle suscite ne contribuent pas, telles quelles, à garantir nécessairement une meilleure efficience. Les prochaines éditions devraient porter un avertissement aux lecteurs : “ à utiliser avec précaution ”.
[i] PISA 2015 – résultats à la loupe, sur le site de l’OCDE.
Cours de citoyenneté, défaite laïque ?
Publié par logosetpraxis dans enseignement, laicite le 23 octobre 2015
Le décret créant le cours de citoyenneté a été voté, dans un certain enthousiasme, cette semaine. Comme toujours en matière d’enseignement ce texte est un compromis, et, comme trop souvent, ce compromis sera défavorable aux défenseurs de la laïcité. Ce qui est grave ici c’est l’ampleur de la défaite qui s’annonce.
À cette occasion, Le Centre d’Action laïque a publié le communiqué de presse suivant :
« Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’apprête à voter ce mercredi un décret « relatif à l’organisation d’un cours et d’une éducation à la philosophie et à la citoyenneté ».
La Déclaration de politique communautaire, ciment de la coalition au pouvoir, prévoyait de remplacer une des deux heures de religion ou de morale par un cours de citoyenneté dans l’enseignement officiel. Il n’est donc pas négligeable d’avoir obtenu dans le dernier compromis gouvernemental la mise en place d’un véritable cours de deux heures pour ceux qui demanderont la dispense de l’heure de religion ou de morale.
Si ce progrès – pour autant qu’il se réalise – est à saluer, le projet de décret qui sera soumis au vote du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne paraît toujours pas à la hauteur des enjeux.
Parmi les nombreux écueils (procédure dérogatoire et délai prévu pour créer ces cours, exonération pour le réseau privé de devoir dispenser-lui- un véritable cours …), relevons-en deux.
Primo, l’article 5 du projet énonce qu’« à partir de la rentrée scolaire 2020-2021, les enseignants des cours philosophiques devront obligatoirement avoir un titre pédagogique pour dispenser le cours de philosophie et de citoyenneté ou l’éducation à la philosophie et à la citoyenneté ». Est-ce à dire que des « professeurs » dépourvus de tout titre pédagogique pourront « enseigner » en Fédération Wallonie-Bruxelles? Qu’un professeur de cours philosophique nommé pourra donner le futur cours, à tous les élèves, sans posséder de titre pédagogique? Imaginerait-on un seul instant laisser un élève dans une classe de mathématiques dont le professeur serait dépourvu de tout titre requis? Nous comprenons bien le souci de maintenir l’emploi, mais pas au détriment de l’enseignement et de l’intérêt des enfants.
Et, surtout, comment procéderont les professeurs accrédités par les différents cultes pour aborder les questions de philosophie et de citoyenneté en s’émancipant des positions adoptées par ceux-là mêmes qui les ont nommés? Prenons un exemple simple de sujet citoyen: les attaques contre l’IVG en Europe. Un professeur de religion pourrait-il en parler sereinement si le chef du culte qui l’a nommé a clamé haut et fort que l’IVG est un péché mortel? Poser la question, c’est y répondre…
C’est, rappelons-le pour cette raison que le CAL n’a jamais souhaité s’impliquer dans la nomination des professeurs de morale et ne le demandera jamais. Le cours de morale n’est pas « un cours de religion parmi les autres » et n’a jamais été organisé comme tel. L’organisation et l’inspection des cours de morale non confessionnelle ont toujours été laissées aux seuls pouvoirs publics: les maîtres de morale sont recrutés et nommés par les pouvoirs organisateurs et les programmes définis par la Communauté française.
Second écueil, tous les élèves de l’enseignement officiel bénéficieront d’un cours commun d’une période, mais ils continueront à être séparés pour la seconde heure entre, désormais, 7 options: religion (catholique, islamique, israélite, protestante, orthodoxe), morale non confessionnelle ou « deuxième heure de cours de philosophie et de citoyenneté ». L’objectif de mettre fin à une organisation complexe, coûteuse, séparant les enfants n’est absolument pas rencontré. Le maintien de cette heure de religion ou de morale, avec la possibilité de dispense, vient encore compliquer l’organisation de l’école publique.
Différents acteurs du monde enseignant, réunions au sein du Centre d’étude et de défense de l’école publique (CEDEP), avaient formulé une proposition plus simple: instaurer un cours de philosophie et de citoyenneté de 2h obligatoire pour tous les élèves tout en proposant, de manière optionnelle et à la demande, un cours de religion ou de morale non confessionnelle hors grille.
La Constitution aurait été parfaitement respectée, l’intérêt supérieur de nos enfants aussi.
À l’heure où notre société vit de trop nombreux replis communautaires sur une base confessionnelle, l’école doit être un outil majeur d’émancipation et de citoyenneté qui permette de conjuguer les différences sans les opposer. Puissent nos responsables politiques ne jamais l’oublier. »
Ce texte ne peut manquer de surprendre ceux d’entre nous qui connaissent bien les subtilités de l’organisation de l’enseignement et donc des pièges potentiels que recèle toute initiative législative dans une matière aussi sensible que celle des ‘cours philosophiques’.
Manifestement le CAL ne mesure pas l’ampleur du mauvais coup que l’on vient de jouer au cours de morale et, accessoirement à l’enseignement officiel. On ne peut pas dire que le communiqué exprime une grande indignation. Il soulève certes quelques questions pertinentes et tente de mettre en garde par rapport à des dérives. Mais, grosso modo, le communiqué considère malgré tout le compromis comme un progrès par rapport à la situation ancienne, ce qui témoigne soit d’une bonne dose d’optimisme, soit d’un grand aveuglement.
À juste titre, le CAL remarque que le nouveau système ne répond pas à l’une des critiques majeures faites à l’organisation actuelle : la séparation des élèves entre les différents cours, qui est maintenue. À juste titre aussi, le communiqué pointe du doigt la question du rôle futur des professeurs de religion dans ce nouveau système. Mais c’est dans ce domaine-là que le manque de compétences techniques des rédacteurs limite la pertinence de l’analyse et enlève à ce texte le punch qu’il aurait dû avoir.
C’est dans l’enseignement primaire que l’impact négatif du décret se fera le plus sentir. Le CAL fait semblant d’ignorer un élément essentiel : l’exigence de la CSC relative à l’emploi, exigence que la CGSP ne contredira pas (le front commun – comme dans d’autres dossiers – passera avant le positionnement philosophique). Cette exigence est d’ailleurs déjà rencontrée dans le décret puisque les profs de cours de religion pourront donner le cours de citoyenneté, même sans titre pédagogique, au moins jusqu’en 2020.
Bien des gens trouveront que cette solution est raisonnable et sociale. Sauf que … .
Sauf que pour compenser les pertes d’heures que le nouveau système va générer les profs de religion vont DEVOIR se rabattre sur le cours de citoyenneté, alors que les maîtres de morale, eux, vont POUVOIR le faire, mais disposent de solutions alternatives, d’une sortie de secours qu’ils risquent d’être nombreux à emprunter. En effet, les maîtres de morale sont, en grande majorité, des instituteurs et ils sont nommés dans leur pouvoir organisateur. Aujourd’hui, ils acceptent déjà des conditions de travail difficiles (trois ou quatre écoles pour avoir un horaire complet avec, en zone rurale ou semi-urbaine, la contrainte supplémentaire des déplacements (non indemnisés). J’ai été maître de morale de 1973 à 1989, je n’ai jamais travaillé sur plus de 2 écoles. Je suis un laïque engagé et militant, mais je ne suis pas certain qu’entre un horaire aussi inconfortable et un titulariat mon attachement à la laïcité aurait pris le dessus. Or les maîtres de morale, surtout dans les zones où la pénurie d’instituteurs est endémique (Bruxelles, entre autres) pourront demander un changement de fonction, les jeunes enseignants demander un titulariat plutôt que d’accepter un emploi de maître de morale. Par qui les vides ainsi créés seront-ils comblés, par les profs de religion, évidemment. Mettez-vous à la place du prof de religion israélite, protestante ou orthodoxe qui se promène aujourd’hui dans six écoles et à qui on proposera un horaire complet sur 2 ou 3 écoles ?
Et pour le cours de morale même, il n’y a aucune raison de rester serein. Je rappelle à cet égard les dispositions de l’article 10 de la loi du 29 mai 1959 qui prévoient que : « Dans l’enseignement primaire officiel, le cours de morale non confessionnelle est confié par priorité à un titulaire d’un diplôme délivré par un établissement d’enseignement officiel, dont le porteur a, si possible, suivi pareil cours de morale. »
On sait donc, depuis longtemps, que rien n’empêche en fait de confier le cours de morale à un professeur diplômé d’une Haute école du réseau libre confessionnel qui aurait, de surcroît, suivi un cours de religion pendant toute sa scolarité primaire et secondaire. On ne voit pas bien que le CAL se préoccupe de ce problème puisque le communiqué a plutôt l’air de se réjouir de ce que « le CAL n’a jamais souhaité s’impliquer dans la nomination des professeurs de morale et ne le demandera jamais. » Cette affirmation a au moins un mérite puisqu’elle fait la démonstration de l’amnésie dont souffrent les responsables de la communication de cette institution. Plusieurs documents produits par le CAL dans les années 80 montrent, au contraire, que la question du recrutement des enseignants de morale était au centre des préoccupations à l’époque.
Incontestablement donc la laïcité et les défenseurs de l’enseignement officiel subissent, comme avec le Pacte scolaire, une défaite majeure dont – au contraire de ce qui s’était passé en 1958 – ils n’ont même plus le courage de s’indigner. Et voilà les raisons de la défaite :
- Même ramené à une heure semaine au lieu de deux, le système des cours philosophiques est maintenu.
- L’introduction du cours de citoyenneté à raison d’une heure hebdomadaire aggrave la confection des horaires et, par voie de conséquence l’impact, déjà négatif dans l’ancien système, sur l’organisation des horaires.
- L’enseignement catholique, bien retranché derrière sa spécificité, pourra maintenir ses deux heures de cours de religion et diluera la citoyenneté dans la grille de ses autres cours.
- Les concessions accordées à la CSC en matière de période transitoire et de préservation de l’emploi ouvrent la porte à la présence accrue des professeurs de religion pour donner le cours de citoyenneté.
- La dégradation des conditions de travail des professeurs de cours philosophiques poussera de nombreux maîtres de morale à devenir ou redevenir titulaires de classe.
- L’effet conjugué de la pénurie et les dispositions législatives (inchangées depuis 1959) renforcera l’attribution des emplois de maître de morale à des diplômés du libre confessionnel.
- Les pauvres profs de morale qui se croyaient aux avant-postes de la laïcité se retrouvent lâchés par une institution dont le mot d’ordre semble être ‘circulez, y rien à voir’.
- La généralisation du cours de citoyenneté (deux heures pour tous les élèves dans tous les réseaux) se réalisera … en 2060, peut-être.
Comment n’avoir pas vu que le premier piège consistait à vouloir imposer le cours de citoyenneté à tous les réseaux. Le SEGEC aurait peut-être été moins virulent si on s‘était limité à l’enseignement officiel, mais la stratégie – brillamment mise en place par la ministre – ne pouvait aboutir qu’à la situation actuelle.
Voilà ce qui arrive quand le pseudo pilier laïque oublie son histoire, accepte les compromis (comme les partis qui le financent) et échange ses idéaux contre un plat de lentilles. La laïcité organisée, qui se rêvait comme un contre-pouvoir, se retrouve – notamment en pratiquant avec beaucoup d’habileté la langue de bois – dans un courant ‘mainstream’ ou la consigne semble être ‘pas de vagues’.
Gestion du temps – une boîte à outils
Publié par logosetpraxis dans formations continuée des directions le 8 avril 2015
Les directeurs d’écoles sont tous multitâches.
La présentation ci-dessous reprend l’essentiel de la formation donnée à Flémalle début 2015 à Flémalle.
rendre compte – l’évaluation des enseignants
Publié par logosetpraxis dans formations continuée des directions le 27 février 2015
FORMATION CECP FLÉMALLE 2015.
Documentation destinée aux participants
accueillir les nouveaux enseignants …
Publié par logosetpraxis dans formations continuée des directions le 27 janvier 2015
… et prévenir le décrochage professionnel.
Un nombre important d’enseignants quittent la profession pendant les cinq premières années.
Si l’on peut mettre en cause divers facteurs (mauvais choix de carrière, formation initiale défaillante, intérims trop nombreux, etc.), il n’en reste pas moins qu’une bonne entrée dans la profession est essentielle pour stabiliser les jeunes qui la choisissent.
La formation est destinée aux directeurs en fonction.
Elle évoque les recherches théoriques sur la question et tente de dégager des pistes concrètes d’action pour que le chef d’établissement joue le rôle qui doit être le sien dans l’encadrement et le soutien des nouveaux enseignants qu’il accueille.
La formation a été intégrée au catalogue de formations du CECP pour l’année scolaire 2014-2015.
Elle sera reproposée au CECP et à l’ISPB l’année prochaine.
Frank Andriat ministre, la naïveté au pouvoir ?
Publié par logosetpraxis dans enseignement, lire pour progresser le 7 octobre 2014
Moi ministre de l’Enseignement, le nouvel opus de Frank Andriat, ne me convainc pas plus que ‘Les profs au feu’ qui avait connu un joli succès l’an dernier.
Si le pamphlet confirmait l’opinion selon laquelle tout ce qui est excessif est insignifiant, ce livre-ci renforce une autre analyse : tout ce qui est insignifiant est excessif.
Le nouvel ouvrage de Frank Andriat part d’une bonne intention et on ne peut que saluer la volonté du pyromane de se transformer en capitaine des pompiers. Mais, hélas, les défauts qui faisaient que, l’an dernier, le pamphlet n’était guère plus qu’un pétard mouillé sont toujours aussi présents.
Le pamphlet s’accommode assez bien de la mauvaise foi, des raccourcis et des caricatures. Par contre, proposer une vision pour l’enseignement est un exercice autrement difficile et là l’élève Andriat est loin de mériter la grande distinction.
La cause de cet échec était déjà en germe dans l’ouvrage précédent. Frank est plein de préjugés, il ne connaît pas suffisamment le système qu’il veut réformer et il est intimement persuadé qu’on gère avec de bons sentiments.
La lecture des dix chapitres de son ouvrage fait immédiatement penser aux formules Yaka, Yfaukon. Dans un des chapitres clés (en tout cas selon moi) : ‘je défendrais une école de l’excellence pour tous’, on ne trouve ni idée claire, ni un peu concrète. Cette tête de chapitre est en fait un slogan (que certains médias vont répéter comme des perroquets), mais on chercherait en vain une piste de mise en œuvre de cet objectif.
D’autres recommandations ne sont guère plus sérieuses parce qu’elles sont déconnectées de la réalité du monde d’aujourd’hui. Je ne suis pas un fanatique de PISA, ni des évaluations externes (certificatives ou non), mais il est excessif de jeter l’enfant avec l’eau du bain. Il y a des enseignements positifs à tirer de ces dispositifs, encore notre auteur devrait-il en faire une analyse pertinente au lieu de rester au niveau du cliché.
Notre réformateur veut changer le système, encore faudrait-il qu’il le connaisse.
Ce n’est pas son parcours professionnel qui peut l’y aider. École primaire, secondaire, université, retour comme prof dans la même école secondaire, des années de carrière à mi-temps pour pouvoir écrire, on est loin d’un parcours risqué et riche d’expériences diverses. Certes, il se prévaut d’avoir rencontré plein d’enseignants, mais chacun sait la valeur toute relative que l’on peut accorder aux témoignages. Par contre, notre candidat ministre n’a jamais approché l’enseignement qualifiant, n’a jamais été inspecté, ne participe qu’exceptionnellement à des formations. Prof dans une de ces bonnes écoles comme il les aime, il ne s’est jamais vraiment frotté aux élèves difficiles. Cela ne lui interdit évidemment pas de témoigner ni de proposer, mais cela lui ôte le droit de le faire à partir de son expérience personnelle. Frank Andriat est peut-être un témoin du système, mais il faut reconnaître qu’il est un témoin indirect d’un nombre important de réalités de l’enseignement.
Frank Andriat est présenté comme un ‘témoin privilégié’, je partage ce vocable, mais je lui donne évidemment un tout autre sens.
Cette expérience très imparfaite de la réalité de l’école se cumule à un autre défaut de l’auteur, déjà présent dans précédent ouvrage qui devient caricatural dans celui-ci : le goût immodéré pour le préjugé.
Notre auteur a des amis, les profs, dont il a une vision idyllique. Ils sont la solution, le recours et le socle de toutes les réformes proposées dans le bouquin. Ils sont victimes d’un système qui les écrase. Il faut laisser faire les profs et tout ira bien. Ces collègues sont d’ailleurs si extraordinaires qu’on cherchera en vain dans cette déclaration de politique générale la plus petite allusion à la formation initiale ou continuée.
Il a aussi des ennemis. Et Decroly, Freinet et Montessori savent qu’ils sont nombreux. Il y a les ‘pédagogues’, les ‘technocrates’, les ‘politiques’, l’OCDE, les ‘Inspecteurs’, etc. Ces catégories sont évidemment floues et ne font pas l’objet d’identifications claires. Ignorance des finesses du fonctionnement ou prudence, je ne saurais dire, mais je soupçonne toutefois une tendance à critiquer tout le monde joint à un grand souci de ne vexer personne. Il n’en reste pas moins qu’une part importante du bouquin devient pontifiante à force de critiques qui ne s’adressent en fait à on ne sait trop qui.
Cette fois-ci, notre auteur s’est bien gardé d’en remettre une couche sur les inspecteurs, ces ayatollahs. Mais on sent bien qu’il ne les aime guère. Il a d’ailleurs des idées pour eux, il veut les renvoyer ‘sur le terrain’ une année sur deux. C’est dans ce passage (p. 57 à 59) que Frank Andriat révèle les côtés les moins sympathiques de son approche. Quand il écrit, sans rire : « une année sur le terrain à affronter le réel et une année dans leur bureau climatisé [souligné par moi] pour réfléchir à des théories plus efficaces », Andriat démasque son ignorance, son mépris et son poujadisme. Personne ne lui demande d’être toujours d’accord avec les pédagogues ou les inspecteurs, mais l’argument du bureau climatisé n’a qu’un objectif : flatter la démagogie des enseignants de base. Quand on sait que mes collègues de l’inspection de la CFWB n’ont pas de bureau et travaillent dans les écoles, dans les trains ou chez eux, on ne peut que mesurer l’étendue de l’ignorance de notre futur ministre.
En maudissant les ‘pédagogues’, Andriat se maudit d’ailleurs lui-même. Il est agrégé de l’enseignement secondaire supérieur, cela fait de lui – volens nolens – un pédagogue. On peut dès lors regretter surtout son incapacité à dialoguer. Enseignant, puis inspecteur, je ne me suis pas transformé en valet servile de la première théorie pédagogique qui passe. J’ai toujours voulu être, comme beaucoup d’autres, un ‘enseignant réflexif’. Andriat n’essaye pas de déconstruire l’institution, il plaque sur elle des réflexions dignes du café du commerce.
Il rend, de plus, un très mauvais service à la profession. Beaucoup d’enseignants ont un rapport étrange avec la réalité. Leur expérience avec le monde de l’entreprise, de l’économie, du chômage est parfois très limitée, leur maîtrise du fonctionnement de nos institutions aussi, ce qui est interpellant quand on sait qu’une de leur mission est de former des citoyens. En s’inscrivant sans nuance dans le discours dominant (tous nuls, tous pourris… tous contre nous), il ne fait que renforcer l’image négative de la profession alors que celle-ci est exercée au quotidien par de nombreux collègues qui trouvent encore de la satisfaction dans ce qu’il font. Mais peut-être faudrait-il obliger les profs-écrivains à revenir, un an sur deux, enseigner à temps plein en professionnel ou dans le spécialisé ?
Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur. N’est, hélas, pas Figaro qui veut. Les répliques du barbier frappent juste, les pontifiantes rodomontades de notre super prof tombent à plat, il va falloir trouver un autre candidat pour ce ministère.
Gratuité de l’enseignement. Du mythe à la réalité ?
Publié par logosetpraxis dans enseignement le 6 juillet 2014
La Libre du 4 juillet donnait la parole à Bernard DEVOS, commissaire général aux droits de l’enfant sur le thème, cent fois repris par les médias, de la gratuité de l’enseignement. Porte-parole d’une série d’associations et d’intellectuels, il rappelle que ‘l’école vraiment gratuite doit devenir une réalité’. Qui ne serait d’accord avec lui ? L’ennui avec cet appel, et bien d’autres avec lui, c’est que rappeler qu’un problème existe, ce n’est pas le résoudre et que plaider pour énième groupe de travail ne fera sans doute pas avancer le schmilblick.
Commençons par regretter que M. Devos – et ce n’est pas la première fois que je fais ce constat – stigmatise tout un système (les écoles) pour des pratiques qui certes existent, mais sont loin d’être généralisées. Il existe à cela diverses raisons qui ne sont pas évoquées dans l’article et dont la principale est celle de la différence du niveau de contrôle exercé sur ces pratiques selon les réseaux. Nous y reviendrons.
Mon deuxième regret c’est que cet appel, comme tant d’autres, pose une bonne question … mais n’apporte pas l’ombre d’une réponse.
Venons-en ensuite au cœur du débat. Et disons-le nettement, l’école gratuite cela n’existe pas ! Pour espérer des avancées, plutôt que dénoncer des pratiques parfois douteuses (et que les services compétents de la CFWB pourraient identifier et sanctionner, si la volonté et les moyens existaient), il faudrait commencer par poser les bonnes questions.
La première est donc de savoir qui va assumer les coûts de l’éducation ? Le citoyen, par le paiement de redevances pour certains services (garderies, sorties culturelles, etc.) ou … le citoyen, par l’impôt.
La deuxième est de clarifier le concept même d’enseignement gratuit ce qui est bien plus facile à dire qu’à faire.
Pour clarifier un peu le débat, essayons d’abord de trier les coûts. Faut-il distinguer le temps scolaire et le temps extrascolaire ? Si oui, on pourrait décider que les services extrascolaires (garderies du matin, du midi et du soir) restent à charge des familles parce que la présence des enfants n’y est pas obligatoire. Les défenseurs de la gratuité généralisée diront – comme le font Bernard Devos et la Ligue de Familles – que ces coûts participent à la discrimination. Cela n’est pas faux, mais ces frais peuvent être pris en charge par les CPAS, par exemple.
Ensuite, dans le temps scolaire, comment identifier ce qui est indissociable du projet pédagogique de l’établissement ou pas ? Vaste question. M. DEVOS fait une analyse simpliste en affirmant – sans nuance – que ces activités visent uniquement à discriminer. C’est sans doute partiellement vrai, mais cela peut aussi – réellement – faire partie d’un projet. Dans ce cas-là, on ne peut envoyer aux oubliettes le côté mobilisateur de celui-ci ni ignorer les trésors d’imagination (soirées spaghettis, car wash improvisés, etc.) déployés par les élèves et les écoles pour assurer un financement adéquat et solidaire.
Enfin, où s’arrêtera-t-on ? Tous les ans, je m’insurge contre l’étude de la Ligue des Familles quand elle inclut dans les coûts de scolarité les frais de renouvellement des vêtements (sans rentrée scolaire, les petits iraient-ils tout nus) ou contre ceux qui proposent d’offrir des repas gratuits le midi (et qui n’ignorent pas, je suppose qu’il n’y a que 182 jours d’école sans que les enfants ne mangent qu’un jour sur deux pour autant). On peut continuer et s’interroger sur d’autres sujets faut-il fournir les cahiers, les manuels, les cartables ?
Il y a dans ce discours sur la gratuité généralisée plusieurs choses qui m’énervent.
D’abord parce que – et ce paradoxe semble occulté – la gratuité complète profite aux pauvres, mais aussi … à ceux qui ont les moyens ! La maman seule, au revenu d’intégration va sans doute en profiter, mais le couple de cadres aisés aussi. J’ai du mal à trouver cela normal.
Ensuite parce que l’appel semble ignorer que la gratuité fait déjà l’objet d’une réglementation et que des dispositifs de contrôle existent et sont mis en œuvre.
Enfin, en se gardant d’aller trop loin dans l’analyse, le texte de l’appel stigmatise tout le système éducatif en gommant les différences (objectives comme le dit la Constitution) entre les PO et les réseaux. Augmenter les redevances de garderies ne se fait pas de la même manière ici et là. Dans le libre, le conseil d’administration du PO décidera, en âme et conscience, mais sans débat public. Le Collège qui voudra faire la même chose aura des comptes à rendre au Conseil communal, interpellations de l’opposition et droit d’interpellation des citoyens à l’appui. Ce paramètre-là aussi devrait apparaître dans le débat.
Exiger la gratuité de l’enseignement est une chose. Assurer le financement de celle-ci en est une toute autre. On est passé, en quelques semaines à la proposition d’offrir des repas gratuits aux enfants du fondamental au constat (inattendu ??) de la nécessité d’économiser 300 millions d’euros dans l’enseignement. Vérité en deçà à des élections, mensonge au delà ?
Contrairement à la vision caricaturale des signataires, il faudra une vrai réflexion, non sur la gratuité (un concept flou et peu opérationnel), mais sur une allocation équitable des coûts – inévitables – liés à l’enseignement.
Il faut absolument éviter de transposer à l’enseignement obligatoire la situation catastrophique qui prévaut aujourd’hui dans l’enseignement supérieur. Avec des minervals irréalistes (à cause de la position dogmatique de la FEF) et une enveloppe fermée, ce niveau d’enseignement est au bord de l’asphyxie et ressemble aux magasins d’état soviétiques où « rien ne coûte rien, mais où il n’y a rien ». Dans l’enseignement obligatoire, la même logique conduira aux mêmes impasses. Les élèves ne paieront pas les 50 € pour visiter ‘In Flanders’fields’, mais dépenserons, sans états d’âme 2 ou 300 € en SMS ou en chats. Le financement de l’enseignement est certes une question de choix politiques, il est, aussi, une question de priorités individuelles.
évaluation des enseignants – aspects règlementaires et techniques
Publié par logosetpraxis dans formations continuée des directions le 29 décembre 2010
Objectifs:
L’évaluation du personnel est toujours une tâche difficile. On dit d’ailleurs qu’une évaluation en apprend autant sur l’évaluateur que sur l’évalué.
en réfléchissant au technique d’évaluation, aux objectifs de celle-ci et au contexte particulier de l’enseignement, la présente formation vise à mieux outiller les chefs d’école pour cette mission essentielle pour le maintien d’un enseignement de qualité.
Contenus:
– La fonction enseignante et la notion d’obligation professionnelle: quelles obligations pour quelles compétences ?
– Typologie de l’évaluation
– Techniques d’évaluation : les modèles
– Comment rédiger un rapport d’évaluation ?
Méthode :
– Exposé théorique
– Echange de bonnes pratiques
– Travaux de groupe.